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Psychologues, panseurs psychiques
18/01/2024
Dans les établissements de la Fondation, les psychologues interviennent auprès des différents publics fragiles et des équipes de professionnels pour soutenir l’accompagnement.
Tiphaine Pain est psychologue à l’Esat de Magnanville : « mon rôle est de proposer un espace individuel ou de groupe pour un soutien psychologique aux travailleurs handicapés. Ceci afin de les aider à reconnaître et accepter leur handicap, leur montrer comment le compenser à travers leurs missions professionnelles et pour certains, comment envisager une insertion ou réinsertion dans le milieu ordinaire. Mon autre mission est d’aider les moniteurs d’atelier à accompagner les travailleurs. Je les éclaire beaucoup sur la nature du handicap et son fonctionnement, les traitements et leurs effets secondaires, l’incompréhension pour certains de telle consigne et le vocabulaire approprié à utiliser. »
Cindy Lalloué travaille avec les deux services (appartements et internat) et avec toute l’équipe du Foyer de protection de l'enfance de Courbevoie : « les questionnements quotidiens des professionnels, la façon dont ils parlent de la jeune constitue un matériau clinique avec lequel j’échafaude des hypothèses pour son projet personnalisé. Lors de temps plus privilégiés avec les éducateurs référents, nous menons une réflexion pour mettre en place avec l’adolescente une piste de travail. Nous échangeons beaucoup sur les situations avec le chef de service et je peux aussi être sollicitée par le directeur sur des problématiques ou des questions institutionnelles. »
Poser le cadre, pour quelques semaines ou à domicile
Linda Widad, psychologue à l’Unité de Réadaptation Cardio-Vasculaire de l’hôpital Léopold Bellan (site Aqueduc), anime 4 groupes de parole de 7 patients (postopératoires, stentés, hypertendus ou diabétiques). Un poste « intense », où elle mène aussi des entretiens individuels et des tests qui mesurent l’anxiété et le stress ou encore la qualité de vie pour collecter des données statistiques : « Il s’agit de les accompagner afin qu’ils aillent au bout de leur réadaptation, qu’ils comprennent l’intérêt des traitements médicamenteux. Car certains arrivent en colère, estimant vivre un moment d’injustice, n’ayant fumé que quelques cigarettes, fiers de n’avoir jamais été malades, ayant même fait du sport… Je leur explique comment nous fabriquons du « mauvais » stress et comment se poser. Je suis là pour leur permettre de digérer, de s’exprimer, de cicatriser psychiquement.»
Tatiana Del Aguilaa rejoint Présence à Domicile, une structure parisienne de soins et d’aide à domicile : « J’interviens chez la personne, à sa demande ou celle de sa famille ou des professionnelles. J’entre dans son intimité, je me sens d’emblée au cœur d’une certaine dynamique individuelle mais aussi familiale où beaucoup de signes de cette intimité sont parlants. Il peut m’arriver de mener un travail de longue haleine avec le tuteur, l’assistante sociale, les équipes pour accompagner une entrée en résidence médicalisée. »