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Animateurs - Que vive le lien social
18/03/2024
A la confluence du soin, de l’accompagnement social et éducatif, les animateurs contribuent à la prise en charge globale et à faire des établissements, des lieux de vie.
Céline Bricard, responsable de la vie sociale à l’Ehpad de Romainville, travaille en duo avec Clarisse Robert, animatrice, titulaire d’une certification de « médiatrice artistique en relation d’aide ». Toutes deux ont une formation artistique et utilisent notamment les arts plastiques comme médium, pour proposer aux résidents un riche planning d’activités hebdomadaires : couture, terre (modelage), peinture et dessin, jeux divers… « Le lien social est au cœur de notre métier. Pour certains résidents, la vie collective peut être lourde. Notre mission est à la fois de nous montrer attentives aux individualités et de faire groupe. » Conscientes que l’entrée en Ehpad est parfois vécue comme une série de pertes, Céline Bricard et Clarisse Robert disent leur plaisir de travailler auprès des personnes âgées, de soulager un quotidien parfois difficile et d’apporter de l’espoir : « Ici la vie continue ! Nous proposons un panel d’ateliers de loisir mais aussi à visée thérapeutique pour susciter chez les personnes du mouvement, une évolution et réenclencher du désir. Notre rôle est de donner un sens à leur journée, de les aider à retrouver des projets, des attentes, si elles les ont perdus. »
Servir de repère
Ali Ayyadi, moniteur sportif au Dame de Châteaudun depuis plus de 30 ans explique les motivations de son engagement auprès des jeunes du secteur médico-éducatif : « Lorsqu’ils arrivent, ils sont comme une feuille blanche. Ils ont besoin d’amour, il faut construire une relation de proximité dans cet accompagnement au long cours qui va parfois durer 15 ans. Il se crée un lien unique, où je dois être exigeant et tolérant, les considérer comme des grands et les surveiller comme des petits. » A travers le sport, Ali Ayyadi transmet savoirs faire et savoirs être : « j’aide les jeunes à développer et maîtriser leur corps, à trouver leurs propres gestes et au-delà, leur personnalité. Je leur fais éprouver le goût de l’effort, le dépassement de soi, l’ambition de s’imposer. Mais aussi certaines valeurs de la vie. » A travers 3 groupes de niveaux, l’animateur dispense une activité physique adaptée, partie intégrante du projet personnalisé de chaque enfant : athlétisme, piscine, gymnastique… « Pour les petits, je travaille des jeux qui nécessitent de la coopération, de la logique…Pour les enfants plus en difficulté relationnelle, ceux qui n’ont pas envie de travailler ou ont peur de l’activité physique, j’ai créé un atelier cirque. Je les déguise en clown afin qu’ils prennent une autre personnalité, celle de quelqu’un qui rit et grimace, tombe et se relève, fait des bêtises mais qu’on est heureux de voir. » Et de révéler le potentiel de jeunes jusqu’ici fermés, grimpant sur un monocycle, à 1,80 m du sol, fiers de s’être ainsi dépassés, heureux désormais comme les autres de venir en atelier sport.
Ouverture sur l’extérieur et aux familles
« Une partie de mon travail consiste à ouvrir le Centre Habitat sur l’extérieur par le partenariat. Cela me semble essentiel de sortir des murs pour ces personnes qui ont souvent un long passé en institution ». Baptiste Trolong, animateur socioculturel au service Accueil de jour du Centre d’Habitat (CH) de Beaumont-en-Véron a découvert la richesse du réseau tissé de longue date par le CH dans ce territoire rural : « les personnes handicapées sont très bien intégrées à Beaumont. Nous bénéficions, grâce au budget municipal conséquent d’Avoine, d’une offre culturelle, sportive, associative. Nous y trouvons des salles de spectacles, un centre social très actif avec lequel nous menons pas mal d’activités comme par exemple le jardinage dans les potagers collectifs au centre du village, en mixité entre personnes handicapées et valides. » Baptiste Trolong pense à de nouveaux projets. Comme le festival de musique à la réputation nationale, Avoine Zone Groove : « J’ai l’intention de monter un groupe de bénévoles et d’intégrer l’équipe du festival pour aider à la logistique et bénéficier des concerts et de l’ambiance. J’ai aussi envie d’un partenariat avec l’écomusée du Véron. » En attendant, Baptiste et l’animateur sportif ont retapé des vélos avec un groupe. Et projettent de partir en randonnée.