
Enfants & jeunes
actualité
Métiers
Expertise
Coordination de Parcours : De l’huile dans les rouages
08/09/2025
Aurore Leroch, David Prévost et Delphine Landreau sont coordinateurs de parcours au Pôle médico-éducatif de Châteaudun. Un nouveau métier apparu au service du projet de l'enfant.
Tous trois sont passés naturellement d’éducateur expérimenté dans l’un des services du Pôle médico-éducatif de Châteaudun à coordinateurs de parcours : David Prévost, pour les 3-10 ans, Aurore Leroch auprès des collégiens (11-14 ans) et Delphine Landreau, pour les 15-20 ans. Ils font le lien entre les multiples partenaires et acteurs de la vie de l’enfant ou du jeune : sa famille, son école, l’AESH, les professionnels du Dame, les soignants libéraux, les animateurs des activités dont il bénéficie et/ou le centre de loisirs, le foyer où il vit, le Sessad qui le suit … « Cette vision globale garantit la cohérence des actions pour l'enfant qui sont menées par différents partenaires, explique David Prévost. Ainsi, auprès des enseignants, le rôle du coordinateur parcours est de veiller à ce que l’équipe scolaire adapte au mieux ses méthodes d’apprentissage » ; « J’accompagne les jeunes en stage, que ce soit en milieu protégé ou en milieu ordinaire, et fais un peu de pédagogie auprès des structures accueillantes, si besoin », poursuit Delphine Landreau.
Les coordinateurs interviennent ainsi lors des équipes de suivi de scolarisations (ESS) qui se réunissent au sein des écoles chaque année, pour échanger sur l’inclusion du jeune. C’est là que se discutent les aménagements dont il a besoin pour sa scolarité ou son orientation pour l’année suivante. Les coordinateurs peuvent également convier les enseignants aux réunions de projets au Dame : « Nous avons connaissance de tous les aspects de la vie du jeune et pas juste la vision scolaire, formule Aurore Leroch. Le but est de faire davantage de lien autour du projet de l'enfant, tout en veillant bien sûr à respecter les souhaits de la famille et du jeune sur ce qui peut être partagé. »
« Le travail de partenariat est passionnant : il permet une vision très globale et complète du jeune, plus encore lorsqu’il entre dans l’âge adulte. » Delphine Landreau, coordinatrice parcours des 15-20 ans.
Des spécificités par tranche d’âge
Selon les âges de l’enfant, le métier prend des accents différents : « l’orientation vers un dispositif médico-social intervient généralement entre 3 et 10 ans, exprime David Prévost. Tout est à construire. Il s’agit d’accueillir et de rassurer les familles et l’enfant, de leur expliquer qu’un accompagnement par ce type de structure n’est pas forcément définitif mais correspond à un besoin à ce moment donné. Puis d’évaluer, avec le coordinateur pédagogique, les besoins de l’enfant à l’école, sur le plan pédagogique, thérapeutique, éducatif (1). » Tout au long de l’accompagnement, l’objectif est bien sûr de maintenir un maximum l'inclusion scolaire, afin que l’enfant puisse être dans son école de secteur avec ses copains de quartier : « Au collège, les attendus scolaires sont plus élevés et il est parfois plus compliqué pour les enseignants d’accueillir ces jeunes, remarque Aurore Leroch. Notre rôle est de les convaincre des bienfaits de l’inclusion, en matière de socialisation notamment, tout aussi importante que les programmes pour faire partie de la société à part entière. Je suis à cet égard très frappée par la bienveillance manifestée par les collégiens pour leurs camarades. »
« Nous ouvrons les champs du possible de l'accompagnement en intégrant le club sportif, le centre aéré… Nous participons à l’harmonisation des pratiques au service du jeune et de ses parents, qui sont moins seuls et démunis. » David Prévost, coordinateur de parcours des 6-10 ans.
L’écart se creuse encore davantage pour la tranche d’âge supérieure. Le travail de de coordination consiste à projeter la sortie du jeune du système scolaire et également à trouver des solutions d’hébergement adapté (2) : «Nous intervenons dans toutes les dimensions de la vie des jeunes qui nécessitent un accompagnement, explique Delphine Landreau. Dès la 3e, nous travaillons à une pré-professionnalisation : recherche de stages, préparation à un CAP ou à un apprentissage… autant d’étapes qui ouvrent la voie au milieu ordinaire, priorité pour leur inclusion et leur autonomie. Mais pour certains, cette orientation s’avère trop difficile, et d’autres solutions doivent être envisagées, comme l’embauche en Esat ou l’entrée en foyer, souvent liées l’une à l’autre. Ces dispositifs offrent un accompagnement adapté pour développer leurs compétences professionnelles et favoriser leur autonomie au quotidien. »
« Autrefois, nous proposions notre prestation d'établissement spécialisé, à présent nous sommes dans une dynamique d’autodétermination où les familles et les jeunes sont davantage acteurs de leur projet. Ce qui me plaît beaucoup est d’élargir la vision du monde des personnes, de leur permettre d’expérimenter comme n’importe quel enfant. » Aurore Leroch, coordinatrice de parcours des 11-14 ans.
(1) En milieu ordinaire. Les coordinateurs interviennent également en Ulis (Unités localisées d’inclusion scolaires) d'un point de vue éducatif et thérapeutique mais non pédagogique puisque le jeune bénéficie déjà d’un enseignement spécialisé.
(2) En appartement avec un suivi de type Samsah ou SAVS, foyer d'hébergement ou au domicile familial.
